Dissident de l'Union des Populations du Cameroun (UPC), M. Charly Gabriel Mbock présenté par certains comme virtuel allié du Rdpc s'est confié à l'émission Médiathèque de Radio Reine. Dans cet entretien, il confirme sa disponibilité à servir la République, en gardant ses nouvelles couleurs politiques à savoir le Mouvement national. |
Repères : Trois semaines après le double scrutin municipal et législatif du 22 juillet 2007, quelle évaluation en fait le candidat à la députation que vous étiez ? Charly Gabriel Mbock : Deux premières mises au point, je ne suis pas le leader du mouvement national, c'est une formation politique qui va assurément se consolider, j'ai été présenté comme candidat du mouvement national. J'aime bien quand vous me présentez comme un virtuel allié, j'aurai voulu qu'on parle plutôt de la réalité. Le jeu des alliances est une activité politique qui s'apprécie en date et lieu. Je n'ai pas de commentaire à faire sur cette virtualité. S'agissant de l'évaluation du scrutin, une évolution notable a été relevée mais dans ce genre d'évaluation, il suffit qu'il y ait un point sombre pour que la nuit entache l'ensemble du processus. Quels sont les points sombres que vous relevez ? Le refus du gouvernement de mettre à la disposition des électeurs, une encre effectivement indélébile, peut-être, y en a-t-il eu ici et là, mais d'une manière générale, cette encre était suspecte et cela a été établi. La complaisance qu'on nous a annoncée, un monsieur X pouvait voter avec une carte d'électeur au nom de Y sans exigence d'identification, une faille importante pour la fraude. Ce que j'ai d'ailleurs vécu à Boumnyebel dans un bureau de vote nommé Lekanda. Profitant de l'occasion que le préfet se trouvait là à cause d'un incident, je lui ai posé la question de savoir : Est-ce-que vous voulez me convaincre qu'au Cameroun, je peux m'appeler X et voter avec une carte électorale au nom de Y ? Sa réponse a été " Honorable je ne peux pas répondre à votre question. " Je témoigne de ce phénomène parce qu'il a été quasi général comme s'il y avait une chose entendue entre l'administration et certains responsables des bureaux de vote qui mettaient les candidats et les électeurs un peu comme en situation de provoquer des incidents. Et les points de progrès ? On pouvait quand même trouver les listes électorales affichées mais la difficulté c'est que ces listes ne suffisent pas dans la mesure où il y a des noms fictifs, des filiations fictives et des cartes électorales flottantes que certains candidats ramassaient et remettaient à ceux qu'ils avaient dûment invité pour voter en leur faveur. Je voudrais saluer le Conseil constitutionnel pour le travail de qualité qu'il a fait et ce coup de chapeau n'est pas une usurpation. Pour l'appréciation du président de la République il y a un embarras, il est en même temps président d'un parti politique qui était impliqué dans la compétition. Ce parti sort des élections avec ce qu'un jeune collègue a appelé un surpoids et que je qualifie d'obésité parlementaire. Un état qui va handicaper la gestion du rôle du Député à l'Assemblée Nationale, la majorité écrasante va écraser le processus démocratique. M. Biya fait observer que des majorités claires sont sorties des urnes que ce soit à l'Assemblée nationale et dans les conseils municipaux, il veut y voir la volonté des camerounais de donner au gouvernement les moyens de mener une politique vigoureuse de progrès économique et social et aux conseillers municipaux la possibilité de gérer les affaires locales en dehors des querelles partisanes. Le président veut y voir… Il est important de saisir cette nuance, il n'y a pas évidence… Il doute de l'authenticité des suffrages qui ont été exprimés en faveur du RDPC… … Je ne peux pas affirmer qu'il doute, mais une évidence est ce qui saute aux yeux. On peut aussi comprendre que le président veut seulement y voir telle ou telle chose, c'est son appréciation. Le Groupe commun des observateurs des ambassades des Etats-Unis, des Pays-Bas et du Haut Commissariat de Grande-Bretagne observe que, dans l'ensemble, ces élections représentent une occasion manquée pour continuer de construire la confiance publique dans le processus électoral. Je pense que les déclarations du chef de l'Etat, les promesses qu'il nous a faites sur l'exigence et l'impératif de transparence, sont telles que tout le monde doit être exigeant. Si les chancelleries rappellent qu'on aurait pu faire mieux, il est important de saluer ce souci d'exigence parce que le Cameroun en a besoin. Les Camerounais se désintéressent des élections et de la vie politique en général parce que le dit n'est pas toujours confirmé par le fait et la politique des virtualités, potentialités ne nous suffit plus par ce qu'on a un souci de politique de réalité sur le terrain. Les chancelleries qui ont été sur le terrain rendent compte de ce qui n'a pas été obtenu. Les chancelleries occidentales disent que les observateurs ont constaté que le contrôle fut médiocre dans un certain nombre de bureaux de vote et dans certains cas une connivence de responsables des bureaux de vote, avec une application de toute apparence laxiste de la loi électorale ainsi que des actes de fraude. Par ailleurs, un procédé d'inscription sur les listes électorales inutilement complexe a eu pour effet de priver beaucoup d'électeurs de leurs droits civiques. Etant donné que les chancelleries ne sont pas directement impliquées dans les élections, il est important qu'ils aient utilisé le vocabulaire sur lequel vous insistez laxisme, connivence, complexification inutile du processus électoral. Il y a des pans entiers d'électeurs camerounais qui se sont vus refuser leurs cartes électorales et même l'inscription sur les listes électorales. J'ai des électeurs qui ont été rayés indûment de la liste alors qu'ils disposaient déjà des cartes électorales de 2004. Ce sont ces manquements qui font que c'était une occasion manquée. Quant au président de la République, président national du RDPC, il fait observer que certains regretteront peut-être que la participation électorale n'ait pas été plus élevée, encore que les chiffres montrent qu'elle se situe dans une moyenne acceptable. Je pense qu'avec le temps l'enracinement de notre culture démocratique nous permettra d'améliorer nos performances de ce point de vue. Le minimalisme démocratique n'est pas une vertu si on doit se contenter du minimum, on risque de ne pas beaucoup avancer. Le Cameroun a tout ce qu'il faut, des hommes instruits, ambitieux (je crois), je suppose que ce sont des ambitions saines qui devraient permettre aux camerounais de bénéficier des prérogatives de la démocratie. Sur ce taux de participation, il y a quelques chiffres disponibles : 32% dans le Wouri, 94% dans le Dja et Lobo, 49% dans le Mfoundi. Ces différentiels constituent ce qui me fait souhaiter qu'on soit un peu plus exigeant vis-à-vis de ce qui a pu se passer. Comment peut-on, dans un même pays, dans un même électorat avoir ici 32% et là 94%, il y a là un problème. N'est-ce peut-être pas l'expression de ce qu'on n'est plus civique dans le Dja et Lobo (rires) et incivique dans le Wouri… … Votre rire est significatif et répond à cette question-là. Les Camerounais sont tous des citoyens et on n'est pas plus camerounais dans le Dja et Lobo que dans la Lekié, que dans la Mifi. L'ambition que nous devons nourrir pour notre pays c'est qu'ici ou là, que le taux de participation soit aussi équilibré que possible parce qu'on aura fait en sorte que tous les Camerounais se sentent partie prenante. La désaffection des populations urbaines est présentée comme ayant pour source la difficulté à vivre ou à survivre dans les villes. Une élection est une sélection, on veut choisir une manière de vivre. Lorsque pendant de longues années vous avez l'impression que le fait que vous ayez été à des élections n'a rien changé de votre quotidien, vous vous interrogez sur les élections suivantes et vous vous demandez si c'est vraiment nécessaire de vous déranger et beaucoup de camerounais ont préféré aller à la pêche, aller chercher du bois… Ils auraient pu utiliser le pouvoir que leur offre le bulletin de vote pour sanctionner et permettre à une nouvelle majorité de prendre les affaires en main. Quelque part ils ne sont pas certains que le bulletin de vote leur permet effectivement d'exprimer leur choix, voilà le fond de la question. Nous avons encore du travail à faire à ce niveau, redorer le blason du processus électoral dans le pays. Le Groupe commun des observateurs internationaux interpelle notre pays avec des termes suivants : nous invitons le gouvernement camerounais à engager dans un délai immédiat les prochaines démarches nécessaires pour renforcer la confiance du public dans le processus électoral. Est-ce que ces ambassades ne sont pas sorties de la courtoisie diplomatique pour faire une sorte d'injonction. Que signifie la courtoisie diplomatique s'il y a des risques d'implosion ou d'explosion sociale ? La courtoisie est une chose mais la diplomatie est un espace de violence de double violence même. Cette invitation polie qui, ensuite, est déterminée par le terme " immédiat " dit exactement que les chancelleries vont se montrer regardantes et souhaitent que les choses aillent un peu plus vite. La perspective qui est ouverte, c'est la mise en place de Elections Cameroon (Elecam) qui devrait être mise en place au plus tard en juin 2008, une loi que vous avez votée à l'Assemblée nationale en décembre 2006. Je suis l'un des députés qui se soient étonnés qu'on ait encombré ce texte de l'adverbe " progressivement ", ce qui renvoyait carrément aux calendes grecques sa mise en application. Il a fallu discuter longtemps avec le gouvernement pour qu'on supprime le terme " progressivement " et qu'on fixe un délai de 18 mois, qui tout de même était un différé préjudiciable puisque nous constatons aujourd'hui qu'on a voulu se donner le temps d'organiser une élection comme on l'a organisée pour les cinq prochaines années. Une avancée notable est à relever et il ne faut pas tomber dans le piège de l'autosatisfaction parce qu'on est encore loin de la coupe aux lèvres. La session de plein droit s'est ouverte le mardi 21 août à l'Assemblée nationale, vous étiez à la septième législative et le 21 août vous n’étiez pas au palais de Verre de Ngoa-Ekellé. Avez-vous un sentiment de déception, de regret… ? … Non, on peut regretter de n'avoir pas fait son office quand on était en responsabilité. Je ne veux pas tomber dans l'autosatisfaction. Si on ne dit pas que j'ai été un bon député, personne ne m'a dit que j'étais un mauvais parlementaire et ça réconforte. Vous avez ouvert plusieurs palmeraies sur le terrain à partir des fonds des micros-projets qu'on vous octroie comme député… Au moment où notre mandat se terminait, on n'était à 86 ha de palmeraies scolaires offerts dans différents villages du Nyong-et-Kellé… C'est un héritage qui vous survivra. Je trouve que c'est très important parce que député, je ne l'étais pas avant 2002, je ne serai probablement plus, sait-on jamais. Mais il est important en regardant derrière soi de se dire je laisse quand même une trace qui aide les gens à continuer de vivre, c'est très important de faire quelque chose qui nous survive. Quels seront selon vous les défis de la 8ème législature ? Je suis persuadé que le travail commencé au cours de la 7e législature va se poursuivre parce que de plus en plus il y a des députés de qualité et je suis heureux de constater qu'il y'en aura au cours de la 8e législature. Mais je suis parti de l'Assemblée avec un souci de desserrer l'étau que l'exécutif a organisé autour du pouvoir législatif, c'est un travail qui reste à faire pour que le pouvoir législatif se sente libre de la pesanteur de l'exécutif. Un autre souci, faire en sorte que la majorité, qui était déjà écrasante, ne continue pas d'écraser la démocratie parce que les propositions de lois ont été torpillées par la majorité. J'espère qu'un nouvel esprit va inspirer les prochains députés. Parmi les chantiers de la modernité comme député virtuel ou député sortant, quelles seraient vos priorités pour cette 8e législature ? Le contrôle effectif de l'action gouvernementale est un rôle constitutionnel qui jusqu'ici, n'est que accessoirement rempli. Il sera important que les membres du gouvernement s'astreignent à rendre effectivement compte de l'usage qu'ils font des deniers publics qu'ils viennent requérir des députés par la loi des finances. Mais les commissions parlementaires que doivent constituer les députés ne sont pas créées et opérationnalisées. La dernière législature n'en a constitué aucune. Voilà l'un des aspects pour lesquels je souhaite un nouvel esprit. Il se trouve que l'exécutif s'est installé au cœur du législatif. Au début de la 7e législature quand il a fallu discuter des règlements intérieurs de l'Assemblée nationale, une disposition a été prise pour que certains fonctionnaires de l'Assemblée siègent au bureau… Le Secrétaire général de l'Assemblée nationale en l'occurrence… … Nous avons posé cette question et nous n'avons pas eu de réponse, nous regrettions alors que l'Assemblée nationale organise son suicide parlementaire. J'espère que de décantations en décantations, l'exécutif se rendra compte qu'il est difficile de prétendre combattre la corruption si des contrôles ne sont pas effectifs, et du fait des élus du peuple, parce que les populations qui tombent dans le mal vivre ne comprennent pas qu'on leur parle de milliards dans le budget et que le panier de la ménagère reste aussi vide qu'il est. D'aucuns semblent attribuer le peu d'initiatives à l'Assemblée nationale à la qualité du leadership de l'institution. Ces derniers jours, il y a dans la presse toute une controverse sur le profil du futur président de l'Assemblée nationale. S'il y a ce débat, il faut qu'il se poursuive. Et vous croyez que le groupe parlementaire du RDPC qui se chargera de désigner le prochain président de l'Assemblée nationale à la pleine conscience de ce que… … je suppose, je ne peux pas valablement me prononcer sur leurs débats internes sur une question aussi importante. Il s'agit d'un parti politique qui a ses structures et son fonctionnement et qui dominera l'Assemblée nationale, ce n'est pas une petite responsabilité… D'être président de l'Assemblée nationale… De devoir proposer ou désigner aux Camerounais le président de l'Assemblée nationale. Autres enjeux en perspective dans la 8e législature avec un clin d'œil du président Paul Biya aux partis de l'opposition en marge de la vie parlementaire et à d'autres institutions de la République. C'était dans son discours du 14 août dernier, comment comprenez-vous cet appel ? C'est l'appel d'un chef d'Etat qui semble avoir pris la mesure des défis et qui observe probablement qu'avoir des ambitions ne suffit pas, il faut le matérialiser, et qui sonne la cloche, une sorte d'appel sous le drapeau du développement. Maintenant il y a plusieurs manières de servir son pays, il y'en a qui croient qu'ils ne peuvent servir que s'ils sont membres du gouvernement. Et vous, vous croyez que vous pouvez mieux servir… Je suis chercheur de métier. Si déjà la recherche scientifique était valorisée, je vivrais honorablement de mon métier… Il ne s'agit pas de vivre, mais d'être dans une position d'impulsion. N'évacuons pas cette notion de vivre parce que les Camerounais ne vivent plus de leur métier, les métiers ont été dégradés au profit des fonctions dans un pays qui a autant de défis de développement. Il est important de revaloriser les métiers, parce que ce sont les fondamentaux de toute action de développement. Les fonctions viennent de surcroit mais si les métiers ne sont pas honorés, il y a un problème. En termes de fonction dans les divers dispositifs institutionnels disponibles… Vous vous laisseriez surprendre par l'attribution d'une fonction publique ? Mais pourquoi voulez-vous qu'on se laisse surprendre ? Sur le chantier de la construction nationale et dans la perspective des élections partielles attendues, notamment dans le Nyong et Kellé, beaucoup ont estimé que l'annulation des élections dans cette circonscription était une deuxième chance pour monsieur Augustin Fréderic Kodock… C'est vrai qu'on a été témoin des spectacles un peu surprenants. Je voudrais dire ceci, le ministre d'Etat, M. Kodock, a farouchement combattu le principe des élections à deux tours au Cameroun. Je suis donc frappé qu'il manœuvre pour bénéficier d'un deuxième tour électoral. Alors vous voulez insinuer que la décision de la Cour suprême n'était pas neutre. La Cour suprême a dit le droit. Je suis un républicain et je respecte les lois, on ne peut pas en même temps combattre le principe des élections à deux tours et manœuvrer pour bénéficier d'élection à deux tours. Nous avons vu un ministre d'Etat dans tous ses états, menacer l'Etat, organiser pratiquement une incitation à la révolte. Il présente les populations de notre circonscription électorale comme des vandales, des casseurs, il sait pourtant qu'il n'en n'est rien. Le Nyong-et-Kellé qui ne l'a pas suivi dans les urnes pour son élection, ne peut en aucun cas le suivre dans la rue. Parlons de la réalité des chiffres, même si les élections ont été annulées là-bas. Le RDPC et l'UPC sont au coude à coude. Pas du tout, le RDPC et l'UPC ne sont pas au coude à coude. Le RDPC a eu 51,95% si je ne m'abuse et l'UPC 39,93%, le score du Mouvement national est 7,42% en deux semaines de campagne. Lorsque les populations vous reconnaissent à ce taux, ce n'est pas ordinaire mais l'analyse politique ne devrait pas s'arrêter à ce taux. Notre objectif était de terrasser l'imposture qui sévit au sein de l'UPC. Alors vous êtes heureux de la défaite de l'UPC qui devient ainsi votre principal adversaire dans le Nyong-et-Kellé. Je ne sais pas ce que vous mettez dans le terme bonheur, ce n'est pas l'UPC qui va échouer c'est l'imposture que nous décidons de combattre et de terrasser. On a la liberté de prendre la carte du parti de son choix mais on ne peut pas s'habiller avec les couleurs de l'UPC et faire campagne pour le RDPC. Le Mouvement national, qui est le nom originel de l'Union des populations du Cameroun, entend revenir à la source pour restaurer l'esprit de ce mouvement qui est un esprit républicain. Continuer à consolider l'Indépendance du Cameroun qui a été politique et qui demande d'être économique aujourd'hui et appliquer le troisième point du programme de l'UPC qui consiste à l'amélioration des conditions de vie des Camerounais. Après près de 60 ans, tout le gouvernement parle de l'amélioration des conditions de vie après avoir estimé que ce mot d'ordre de l'UPC était un mot de communiste. Le Cameroun accuse 60 ans de retard pour avoir combattu des hommes au lieu d'adopter les idées que ces hommes véhiculaient. Le Mouvement national s'est donné, entre autres objectifs, de clarifier le jeu politique dans notre circonscription. Même si vous n'êtes pas élu… … Même si je ne suis pas élu et qu’il se passe quelque chose de tout à fait inédit en ce qui me concerne. J'ai perdu un siège de député mais je croule sous les félicitations. Mon équipe et moi avons remporté une victoire morale très importante. On vous soupçonne de vouloir utiliser le MN pour un tel positionnement, est-ce que cela ne vous fait pas frémir ? Non, je ne frémirai pas parce que je ne me sens pas concerné par ce soupçon. La bataille des positionnements, si elle m'avait concernée, ce serait de l'histoire ancienne. S'il y a appel aujourd'hui, ce n'était pas avant les élections, je me suis engagé avant. Il s'agit pour nous de clarifier le jeu politique dans le Nyong-et-Kellé. En réalité, le leadership est en train de basculer. Les Camerounais du Nyong-et-Kellé se rendent compte que pendant trop longtemps on les a embarqués dans des alliances contre-nature. On est libre de prendre la carte du RDPC, pourquoi absolument embrigader l'UPC et l'emmener en concubinage ? Pour la future majorité gouvernementale, il y a également la clarification du Social democratic front qui, psychologiquement, serait disposé à entrer dans un gouvernement à la condition, dit M. John Fru Ndi, qu'on ne lui impose pas des collaborateurs. Je ne sais si après plus de 10 ans d'éloignement, je serais encore qualifié pour me prononcer sur une déclaration de cette nature. Laissons le SDF assumer sa déclaration et ce ne serait pas négatif que tout Camerounais se considère comme un soldat de la République au delà des disputes et discussions politiques. Lorsqu'il y a des différences, il y a des chances de convergence. Je crois qu'il est temps pour les Camerounais de se rendre compte que si on est médecin, on n'est pas obligé d'être du parti au pouvoir pour soigner les malades. Pendant longtemps, ça été le cas. Il y a eu beaucoup de compétences frustrées au Cameroun parce que certains croyaient que quand on n'est pas du RDPC, on est automatiquement un mauvais Camerounais. Il serait temps de corriger cela. Après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE, la perspective de la nouvelle loi de finances 2008 vous donne-t-elle de l'espoir qu'enfin quelque chose peut se faire en direction des agents publics d'une part, et que les autres chantiers vont s'accélérer pour que la vie des gens change un peu. La loi de finances fait adopter des chiffres. Vous pouvez adopter 2 milliards de Fcfa mais il n'y a pas encore 2 milliards dans une caisse quelque part. Mon souci est que ce que vous avez dans votre poche comme billet de banque c'est du papier, un budget ce n'est pas encore de l'argent. Le vrai argent se voit à ce qu'on a fait avec ce dont on disposait. Les chiffres qui apparaissent dans les budgets peuvent être traduits en argent dans les coffres, mais si cet argent n'est pas utilisé de telle manière qu'on puisse le rencontrer sur le terrain… Nous devons réaliser du concret pour ces populations qui entendent un peu trop parler des chiffres, tout discours sur le futur est fatigant. |
lundi 27 août 2007
Interview-Radio Reine
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