vendredi 5 octobre 2007

Interview Mutations (20 septembre 2007)


Charly Gabriel Mbock : Dénoncer l’imposture de certains à l’Upc

20-09-2007 13:55 07

La tête de liste du Mouvement national (Mn) parle de la campagne de son parti pour les partielles dans le Nyong et Kellé.

Comment le Mouvement national s’est-il relancé dans la campagne dans le Nyong et Kellé ?

Nous avons fait une remobilisation des équipes de proximité à la base pour leur déploiement, pour confirmer notre message, et expliquer davantage ce que le premier temps de campagne n’a pas permis et rassurer sur un point crucial à savoir que le Mouvement national n’est pas sorti de l’Upc, qu’il est composé d’upéciste et que son choix politique est d’œuvrer de manière à extirper de l’Upc la gangrène qui perturbe son fonctionnement depuis 15 ans. Pour ce faire, cette équipe à la base contribue à préciser notre rejet du concubinage politique, des alliances honteuses qu’une partie d’upécistes a contracté avec le parti au pouvoir pour ses intérêts personnels. Au niveau des candidats, des caravanes vont s’ébranler à partir du 23 septembre pour renforcer ce qui aura été fait par les équipes sur le terrain. Nous allons nous présenter particulièrement dans les chefs lieux d’arrondissements et dans certaines localités où nous n’avons pas pu être en juillet. Cette caravane de candidats renforcera le message des équipes sur le terrain. Notre grande mobilisation aura donc lieu du 23 au 29 septembre 2007. il y aura des projections cinématographiques sur la mort de Félix Roland Moumié, qui fera entendre aux populations la voix de Ruben Um Nyobé aux Nations Unies le 17 décembre 1952.

En juillet dernier vous laissiez entendre que votre objectif était de faire connaître votre formation politique. Vos objectifs ont-ils évolués ?

En juillet, nous voulions clarifier le jeu politique au sein de l’Upc dans le Nyong et Kellé, ce qui impliquait la dénonciation de l’imposture politique telle que l’avons perçue. Le deuxième point de l’imposture c’est la confiscation du sigle de l’Upc. En confisquant le sigle, on veut exploiter l’émotion des populations qui ont perdu des parents dans la lutte pour l’indépendance parce que l’on sait que dans le Nyong et Kellé, le sigle de l’Upc représente des moments de deuil pour beaucoup de familles. Et en confisquant ce sigle, vous comptez sur le fait que même si vous êtes un cancrelat, il suffira que les gens voient le sigle pour voter pour le cancrelat en question. Il s’agit de l’exploitation de la mémoire affective de tout un peuple. C’est pourquoi nous tenons à terrasser cette imposture. Mais nous sommes en campagne pour briguer des mandats, même si nous ne travaillons pas pour un simple positionnement. Nous voulons que si mandat nous est accordé, que ce mandat soit entouré de cette charge d’honneur qui entoure les martyrs de l’Upc.

Votre entrée officielle dans la campagne se fera le dimanche 23 septembre. Peut-on savoir de quels moyens disposez-vous ?

Pour l’instant, le Mn n’a reçu aucun financement des pouvoirs publics. Nous espérons que ce sera fait. Mais c’est tellement symbolique que nous préférons mobiliser les modestes moyens que nous avons et surtout soigner notre message parce le Mouvement national ne mène pas une campagne d’argent, mais une campagne d’idées, de pensées, de conviction. Nous estimons en outre que le destin d’un peuple ne peut pas être un objet d’achat.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la présence du Mouvement national dans le Nyong et Kellé ne vise qu’à gêner l’action d’Augustin Frédéric Kodock afin de prendre sa place, si l’on s’en tient à l’une de vos dernières déclarations ?

Tout Camerounais a intérêt à travailler pour le Cameroun. Je prétends être Camerounais. Tout ce qui intéresse le Cameroun m’interpelle. Si vous êtes sollicité pour un travail, et si vous en avez les compétences, vous acceptez. Sinon, personne n’est obligé d’accepter un portefeuille de membre du Gouvernement. Vous pouvez dire non. Certains l’ont fait dans ce pays. Je voudrais préciser que Paul Biya n’est pas le président de Paul Biya, mais le président du Cameroun. S’il vous est demandé d’être chef de bureau, sous directeur, directeur, gouverneur, ou ministre, vous ne l’êtes pas pour Paul Biya, mais pour la République. Tout Camerounais devrait être prêt à servir la République. C’est pour cela que je n’ai jamais négocié ma disponibilité quand il s’agit du drapeau national. Mais il ne s’agit pas de tomber dans le larbinisme ou de se mettre sur le tapis de qui que ce soit. Mais s’il s’agit de se mettre sous le drapeau, tout Camerounais devrait le faire. C’est dans ce sens que j’ai exprimé ma disponibilité pour la République.