dimanche 29 juillet 2007

Lettre Ouverte à Augustin Frederic Kodock

Yaoundé, le 27 Juillet 2007

LETTRE OUVERTE A AUGUSTIN FREDERIC KODOCK

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Cher Augustin,

Le 22 juillet 2007, les Camerounais ont élu leurs Députés et leurs Conseillers municipaux. Dans le Nyong et Kellé en particulier, les populations ont rempli ce devoir avec le discernement qui les caractérise, confirmant ainsi leur maturité civique et politique. Aussi est-ce dans le calme qu’elles ont choisi leurs représentants pour les cinq prochaines années.

Les tendances publiées par le Ministère en charge des élections te rangent parmi les candidats malheureux. Si elles étaient confirmées par la juridiction compétente, tout citoyen devra s’y soumettre en toute démocratie.

Nous sommes donc étonnés qu’au lieu d’en tirer humblement les conséquences, tu en sois encore à proférer des menaces, à brandir le spectre de la guerre civile et à prédire l’Apocalypse. La paix de la nation camerounaise ne saurait cependant dépendre des seules prétentions d’un citoyen, quel qu’il soit. Nous sommes peinés de devoir rappeler ce principe élémentaire de gouvernance à un grand commis qui a tout reçu de l’Etat. Mais tes propos incendiaires dans les medias nationaux sont d’autant plus dangereux et condamnables qu’en matière d’incitation à la violence, tu te distingues comme un sacré récidiviste !

Pourquoi menacer d’arracher les rails qui passent par ton village chaque fois que tu te sens en ballottage négatif aux élections ou dans le gouvernement ? A qui espères-tu faire croire que la violence, l’anarchie et la casse sont l’apanage du Nyong et Kellé ? Crois-tu vraiment pouvoir mobiliser pour la violence des populations que tu n’as pu mobiliser pour ton élection ? Comment espères-tu embarquer dans ta guéguerre de positionnement personnel un peuple qui ne se reconnaît pas en toi ? N’est-ce pas cécité et pure prétention de croire que le Nyong et Kellé suivra dans les rues celui qu’il a aussi sévèrement vomi dans les urnes ?

Nous comprenons que tu sois tombé du lit. C’est ce qui arrive à quiconque s’arroge une popularité et une représentativité qu’il n’a pas. Mais c’est l’occasion de te réveiller, Narcisse. Les choses te quittent parce que tu n’as pas su les quitter. Les populations que tu espères désespérément pousser à la violence t’ont naguère soutenu en fermant les yeux sur tes frasques politiques. Aujourd’hui, les Nationalistes que tu n’as cessé de vexer sanctionnent ta gestion calamiteuse et catastrophique de l’Union des Populations du Cameroun, parti des Martyrs de la liberté et de l’Indépendance.

Ferais-tu encore semblant d’oublier que :

Ø Tu as réduit l’UPC à un parti tribal, puis clanique, pour la conquête d’une position de pouvoir personnel? De dix-huit (18) députés en 1992, te voici à zéro député à l’Assemblée nationale ! Jolie performance…Freddy !

Ø Tout au long d’un règne dictatorial et sans partage, tu as systématiquement éliminé ou liquidé les cadres de l’UPC. La plupart de nos brillants Camarades ont été soit « exclis », soit contraints au silence quand ils n’avaient pas préféré se réfugier dans d’autres partis. Tu n’as supporté que des parasites sans profil, dépendants de la pitance que tu leur jetais au quotidien. Aujourd’hui, tu es irrémédiablement happé par le vide même que tu as créé autour de toi.

Ø Tu as galvaudé les idéaux du nationalisme et d’unité des Pères Fondateurs de l’UPC ; et tu as pris le peuple en otage par des manœuvres aussi inqualifiables que l’Alliance alimentaire avec qui l’on sait, la falsification à ton bénéfice exclusif des statuts de l’UPC, l’étouffement de toute tentative d’unification du Mouvement…

Ø L’avant dernière de tes insultes à l’encontre du nationalisme camerounais est de l’avoir si bien trahi que tu as fait du sigle prestigieux de l’UPC une marque commerciale déposée à l’OAPI pour une exploitation carriériste, lucrative et personnelle.

Ø La dernière et sans doute la pire de tes forfaitures est de n’avoir pas hésité à faire de l’image de Ruben Um Nyobe un gadget de campagne électorale, après avoir rétréci le rayonnement de Mpôdôl aux dimensions de leader départemental. Comme par hasard, c’est exactement ce que préconisaient les administrateurs coloniaux, commanditaires de son assassinat.

Ainsi, cher Augustin, tu as accompli avec zèle la mission que ces derniers t’ont confiée, et pour laquelle tu as reçu d’importantes promotions dans les organigrammes de l’Etat. Il te sera cependant difficile de réparer cette double profanation. Par une belle claque électorale, le Nyong et Kellé vient de te le signifier sans équivoque. Mais au cas où tu ne l’aurais pas compris tout seul, nous voudrions fraternellement te l’expliquer : l’Union des Populations du Cameroun sera toujours présente aux obsèques de ceux qui rêvaient de l’enterrer.

Nous en appelons donc à ta conscience - puisque nous t’en supposons encore une – pour que tu tires les conséquences du camouflet électoral du 22 juillet 2007. Ailleurs, des Ministres d’Etat savent remettre leur démission dès qu’ils perdent la confiance de leur électorat. Au lieu de persister dans l’agression de ceux que tu appelles arrogamment des « jeunes gens en culottes courtes », prends plutôt humblement acte de ta déculottée. Le moment est venu de faire place nette à cette nouvelle génération qui, par différence avec toi, s’est fait un point d’honneur de refonder l’UPC pour qu’elle redevienne ce Mouvement National de convergence patriotique et d’intelligence politique nationale qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Le Cameroun a plus que jamais besoin d’une UPC restaurée, et qui parle aux populations du Cameroun, pour le rayonnement de la République et le plus grand bien de la Nation.

Convenons que cette remise à flot du Mouvement National ne se fera pas avec toi. Et tu ne nous manqueras pas. Sois néanmoins assuré que tu bénéficieras de toute la fraternelle considération que tu auras pu inspirer à la jeune génération somme toute respectueuse des aînés méritants. Le temps presse. Nous ne saurions faire attendre plus longtemps ni l’Union des Populations du Cameroun, ni le destin du Cameroun. C’est pourquoi nous tournons cette page sans rancune, malgré toutes nos blessures encore mal cicatrisées.

Nous te prions d’accepter, Cher Augustin, nos salutations patriotiques.

Hon. Charly Gabriel Mbock

Daniel Ngimbous Ndjock

H.A Poll Gouater

Sylvestre Mang

Prof Bitjong Ndombol

Baaga Jean Samuel

Bell Nonos Simon